NAPOLÉON FAIT DU JARDINAGE – SAINTE-HÉLÈNE PRINTEMPS AUSTRAL (SEPTEMBRE) 1819Je crois que je suis le premier « figuriniste napoléonien » à représenter Napoléon à Sainte-Hélène, toutes échelles confondues… Si quelqu’un trouve quelque chose sur le Web, je suis preneur.
Je pense que je suis tout aussi probablement le premier à le montrer en train de faire du jardinage…
Je sais maintenant ce que je ferai graver sur ma pierre tombale.
Donc, ici, on oublie l’image d’Épinal de l’empereur.
Pas de petit chapeau, pas de redingote grise, rien qui rappelle le bonhomme au premier coup d’œil.
Donc, pas de ceci:

Ni de ceci:

Si le chapeau et la redingote manquent, que reste-t-il alors ?
Il reste un profil célèbre, dessiné par Gros, David, Ingres, Vernet, et ensuite Meissonnier, Detaille, Huen, JOB, et autres célèbres peintres illustrateurs, et j’en passe.
Un profil - aquilin de surcroît.

C’est en observant de près cette figurine Pegasus (Gold miners) que les choses ont progressé...

Puis de là les neurones ont explosé vers cette illustration de JOB de Napo à Sainte-Hélène.

Alors, les fils se sont branchés, pour ainsi dire.




Et
J’ai suivi pendant leur réalisation les travaux de restauration de la propriété de Longwood à Sainte-Hélène.
J’ai commencé à amasser des photos, puis j’ai trouvé l’angle d’approche.


Alors, je me suis souvenu des conseils de Bozo les culottes sur les lignes perpendiculaires au radius de la constante d’Archimède (Pi pour les incultes), puis j’ai appliqué le théorème de Pythagore à l’ensemble de mon triangle isocèle en n’oubliant surtout pas la matrice de Schmütz. Du coup, j’ai entrevu la scène. Le tout en 3D.
À partir de là, je n’ai eu qu’à suivre la lumière tel Saint Paul sur le chemin de Damas, (ou
quetchose du genre, comme on dit poétiquement ici)
Le contexte :Au début de l’année 1819, Napoléon a été frappé par un mal soudain, probablement une hépatite, qui l’a violemment secoué au physique. C’est au printemps suivant qu’arrive à Sainte-Hélène Francesco Antommarchi, médecin pathologiste de formation, qui vient occuper le poste de médecin auprès de l’illustre exilé, le dernier (O’Meara) ayant été viré par le gouverneur.

Antommarchi a été choisi par Mme Mère et l’oncle de Napoléon, le cardinal Fesch, parce qu’ils trouvent en lui un médecin qui demande moins que tous ceux qui postulent pour partir à Sainte-Hélène et surtout parce que peu importe qui y va, puisque les deux sont certains que Napoléon est déjà évadé de son exil (une voyante les en a convaincu, c’est dire la solidité des renseignements de la famille de Napoléon sur ce qui se passe dans l’hémisphère sud).
Antommarchi arrive au moment où Napoléon commence sa dernière rémission (pure coïncidence) : il prescrit un régime et de l’exercice au patient, qui se met à la balançoire, puis au jardinage au printemps et durant l’été austral de 1819-1820. Pendant un certain temps, l’empereur paraît reprendre des forces. Mais ce ne sera qu’une rémission.
Toutefois, Antommarchi était d’abord et surtout un anatomiste. Ceci expliquant cela, il a été un très mauvais médecin, tétanisé par son patient qui ne s’est pas gêné pour l’enguirlander en constatant son incompétence. Napoléon lui lèguera 20 francs dans son testament, « pour qu’il s’achète une corde et se pende ».
Aidé par ses domestiques, il chargera trois d’entre eux (Ali, Marchand et Noverraz) chacun d’un coin de ses jardins et tout ce beau monde se mettra à l’œuvre pendant des semaines, avec Napoléon en spécialiste de paysagement.

Le dioDe là j’ai choisi le jardin de Noverraz, le domestique suisse de l’empereur parce que je voulais faire le bassin (à gauche ici, sur la photo). Je ne voulais pas me lancer dans un truc sans fin donc exit la volière chinoise. Pendant les travaux, Napoléon a décidé de profiter de l’occasion pour élever un mur derrière le bassin. En fait, l’empereur se fait chier depuis qu’il est là à être balayé par les alizés quand il prend son café à l’extérieur et désire ériger une barrière de végétation pour bloquer les vents.
Et voici donc la bête:




Les figurinesAntommarchi est une Croëbern modifiée : pour le général Bertrand, la tête est une Strelets et le corps de la boîte Italeri d’État-Major français. Je l’ai mis en uniforme, comme s’il revenait de chez le gouverneur. Napoléon demandait à ses généraux de porter la tenue militaire dès qu’ils étaient « en public », soit hors du domaine.
À Longwood, l’intendance dépendait des nombreux ouvriers originaires de Chine ou de Malaisie : tous les témoins de la réfection/construction des jardins à Longwood ont mentionné leur apport. Là aussi, les figurines se sont imposées de la boîte Pegasus d’où venait la fig. à la base de mon Napoléon … J’ai modifié, pour la plupart.
Noverraz, à genou, est donc le seul avec Napoléon à être vêtu à l'européenne.







Et avant qu’on me les casse à ce sujet : NON, NON, ET NON, il n’y a pas d’officier anglais dans le décor, pour la simple raison qu’aucun n’est approché en vue de l’empereur sur la propriété (outre les haut-gradés, et seulement à l’intérieur de la résidence). Le mec en a fait une obsession : ne jamais être vu chez lui par ses geôliers, tout au long de son exil sur son confetti. Je n’allais pas camper un sous-off. pour la galerie. Donc, merci, voilà qui est dit.
Diorama réalisé entre janvier et décembre 2018... Vivement que je reprenne MES affaires.
Commentaires et critiques bienvenus.
Sala